Découverte à la Grotte de la Fontaine du Conte
UN REPERAGE JUDICIEUX
16 septembre 2007 (Alban ROUSSEAU, Damien LAFFORGUE)
J'ai envoyé par mail à Damien un compte rendu de cette grotte qu'avaient explorés des membres de Périgueux un 11 septembre 1988. En effet, ce trou fait parti de nos nouvelles priorités locales.
A l'époque, l'exploration avait était arrêté juste à cause de la hauteur de l'eau...
Après une exploration plutôt humide, Alban et Damien reviennent enchantés de cette petite cavité. Il faudra y revenir équipé de néoprènes et d'un peu de matériel de désobstruction pour continuer. En effet, une chatière due à un concrétionnement empêche tout passage à environ 20 m de l'entrée.
Mais avant tout, il faut demander l'autorisation au propriétaire de l'entrée. Je sais que le lavoir appartient à la Commune mais c'est tout.
Nicolas ESCURAT
STOP !!! VOUTE MOUILLANTE UN PEU TROP HUMIDE
23 septembre 2007 (Alban ROUSSEAU, Damien LAFFORGUE, Marc DELLUC, Nicolas ESCURAT)
J'ai rencontré par hasard le propriétaire dans la semaine. Il est d'accord pour que l'on travaille dans la cavitée. On ne tardera donc pas à revenir dans ce ruisseau souterrain.
Et cette belle matinée, nous rajoutons environ 20 m de nouvelles galeries avec un arrêt sur voute mouillante. On voit sur environ 4 mètres mais la voute se rabaisse à cet endroit. Et aucun d'entre nous n'a envie de faire glouglou. On voit juste un maigre triangle exondé dans lequel on pourrait passer éventuellement un nez...
Il faudra réaliser un pompage afin de voir si cela siphone. A priori, je pense que oui puisqu'il n'y a aucune ventilation... Mais c'est peut être ponctuel car les hauteurs sont parfois de plus de 4m dans la première partie.
Nicolas ESCURAT
OPERATION POMPAGE
30 septembre 2007 (Alban ROUSSEAU, Michel GANDIN)
Michel spécialiste des passages aquatiques reviens équipé de 2 pompes triphasées !!! Le matos qu'il faut justement ;-) Chaque pompe a un débit maximal de 45m3/h ce qui fait un débit total maximal de 90m3/h.
Suite au pompage qui a duré environ 2h00, la voute mouillante est passée par Alban (Michel n'a pas pu suivre car il n'a pas passé l'étroiture située dans le méandre d'accès mais un prochain tir devrait arranger les choses). Cela continu bien et se relève par la suite. Au grand étonnement d'Alban, une jonction de galerie où il n'a plus pied l'arrête. Il est seul et préfère sagement attendre la prochaine sortie pour aller plus loin.
Il s'arrête donc sur 3 départs dont 2 semblent très aquatiques...
Nicolas ESCURAT
UN SIPHON A PLONGER
14 octobre 2007 (Alban ROUSSEAU, Benoit ROUSSEL, Damien LAFFORGUE, Marc DELLUC, Michel GANDIN, Nicolas ESCURAT, Thierry MARTIN)
C'est aujourd'hui que nous allons connaitre la suite de cette grotte plutôt humide.
Alban et Marc entrent les premiers dans la cavitée. Ils vont faire un tir explosif dans la seule étroiture qui reste. Pendant ce laps de temps, nous installons les 2 pompes dans la première petite salle de la grotte. Cette manipulation prend du temps car les 2 bébêtes pèsent leur poid !!!
Au bout d'un certain temps, les 2 éclaireurs ressortent. On entend assez rapidement un beau BOUMM suite au déclenchement de l'exploseur par Alban. Mais le bruit semble suspect. Une des 2 charges n'a surement pas due explosée. On verra bien tout à l'heure.
Après quelques tests de réglages au niveau du groupe électrogène, nous décidons de débuter le pompage. Il est 12h45 et nos estomacs gargouillent. Vite! à manger et à boire!
Je m'apperçois pendant le remplissage de nos ventres sur pattes, qu'une partie des eaux refoulées par les 2 drains rentre par la sortie du lavoir. C'est vrai qu'avec un tel débit, on pouvait s'attendre à ce que les eaux y rentrent vu que les drains semblaient un peu courts. Cela nous obligait à cracher les eaux un peu en amont du lavoir.
Pour que le pompage soit donc plus efficace, nous décidons de reboucher tant bien que mal l'entrée du lavoir. Et il n'y a pas photo, on remarque maintenant, que la lavoir et l'entrée initiale de la grotte se vident assez rapidement ainsi que le niveau de l'eau à l'intérieur de la cavitée.
A 14h, on est même obliger de couper une des 2 pompes car le débit d'extraction est trop important. Le début des hostilités va donc commencer!
Alban, Marc et Damien partent les premiers en éclaireur. Ne les voyant revenir, on décide Benoit et moi de les rejoindre. Seul Thierry restera pour l'instant à l'extérieur pour surveiller le groupe électrogène. Car on n'a pas envie de faire glouglou en cas de panne mécanique. Quoi que l'on ne risque pas grand chose car la voute mouillante est passable. Cela ferait juste un peu plus froid qua d'habitude ;-)
On part donc tous les deux à leur poursuite en espérant ne les revoir qu'au bout de plusieurs centaines de mètres. Arrivés, à la voute mouillante qui n'en ait plus une, nous entendons des voix. Ca c'est pas très bon pour la suite...
En effet, ils ont été confrontés à un siphon dans la galerie principale où Alban à été au fond à la nage!!! Damien et Marc l'ont accompagné mais ils ont préféré passer en opposition en s'aidant des banquettes qui sont présentent sur le bord des parois sous l'eau. Comme je m'en doutais, on est tombé dans un réseau noyé... La poisse :-( On aurait préféré du sec !!!
Enfin, il nous reste en face à explorer le réseau fossile qui ne semble pas bien large. J'y crois pas plus que ça mais je m'engage pour vérifier ; Alban fait de même. Nous escaladons par 2 endroits la faille mais elle est colmatée au bout de 10 m en partie haute. En bas, ce n'est pas bien mieux, j'arrive juste à me glisser dans une diaclase très étroite où de l'eau stagne au fond. Cela continue bien au sec de ce côté mais il faudrait être vraiment maigre pour continuer d'avantage. De plus je risque de me coincer pour finir en épouvantail des profondeurs...
On est donc tous déçu bien évidemment par cette suite mais on pouvait s'en douter en regardant la configuration de la première partie de la cavitée. On semblait être en sommet de galerie. Maintenant, on le sait lol
L'actif coule donc dans cette ancienne partie fossile qui s'est noyé à cause de la sédimentation de la vallée. Le lavoir n'a pas non plus arrangé les choses car il a bloqué l'argile. Il faudrait demander au maire de la Commune ainsi qu'au propriétaire de la grotte de pouvoir faire une saignée d'au moins 50cm en bordure du chemin d'accès au lavoir pour faire évacuer les eaux. Cela permettrait alors certainement de passer le terminus actuel mais pour gagner combien de mètres?
Il faudrait donc demander à un plongeur de venir se tremper pour vérifier si cela vaut la peine de creuser. De toutes façon, le plongeur qui viendra aura à mon avis de quoi faire. Le potentiel est assez important pour le secteur surtout que les galeries ne semblent plus beaucoup colmatées dans le réseau principal qui est noyé. De plus, il semblerait que l'eau qui ressort au lavoir fasse office de trop plein. Ou part donc le restant du débit???
A suivre...
Nicolas ESCURAT
PETIT ARRET SUR RIEN...
20 octobre 2007 (Damien LAFFORGUE, Marc DELLUC, Thomas DELPECH)
Plongée de Thomas DELPECH qui découvre environ 70 m de galerie noyée en amont avec arrêt sur rien et agrandissement de la galerie. Son compte rendu ne devrait pas tarder... On l'attend avec impatience ainsi que les photos !!!
Tiens !! Voilà Voyou devant l'entrée fossile donnant l'accès au réseau. Il tiens un gros NONOS... Ah bé non, c'est le compte rendu ;-) Impec !
Nicolas ESCURAT
Compte rendu du plongeur :
Après une semaine passée au téléphone, nous nous donnons rendez vous à Blanquefort sur Briolance pour 11 heure tapante ! Ayant plus d'une heure de route, j'ai pris mes précautions et arrive le premier. Vingt minutes plus tard Damien et Marc sont là. Les discutions vont bon train sur les explorations et désobstructions en cours. Puis nous partons en direction de la Fontaine du Conte.
Etant arrivés sur place, nous faisons un petit repérage rapide des lieux et nous emballons le matériel en prévision du portage. La répartition est simple trois kits, trois personnes !
Tient midi douze, ben moi j'ai toujours faim à midi douze (cf Astérix et Obélix). Très bien il fait grand soleil le pic nique peut commencer ! Ah mais j'allais oublier, les malheurs commencent juste avant ; la source forme un reau masqué par endroit par la végétation. Pas de chance, le piège a fonctionné parfaitement et je me vautre lamentablement dans l'eau et la vase suivit de Damien deux seconde plus tard !! Bon il faudra laver les chaussures !
Les victuailles terminées, l'heure fatidique pour se changer sonne. Mince, j'ai oublié mes verres de contact ! La série continue...
Enfin ca y est, nous nous glissons dans l'élément liquide comme des anguilles à 13h30.
--
Galerie d'accès après le lavoir
La progression est plutôt facile, je m'attendais à bien pire. Après un arrêt intermédiaire pour purger un précédent tir puis un passage étroit pour ma carcasse, nous voilà à la croisée des chemins entre le boyau d'où nous venons et la diaclase partiellement noyée.
La séance d'équipement du matériel est longue malgré l'assistance de mes deux compères. En effet nous sommes dans 80cm d'eau et de boue donc je prends beaucoup de précautions, en particulier au moment de connecter les détendeurs.
préparatifs avant le départ
Enfin je suis prêt, Damien ouvre les bouteilles pendant que Marc se prend pour un paparazzi. Le fil d'Ariane est fixé au seul trou de roche de tout le réseau et il se trouve au début du siphon. Mais que demande le peuple (heuuu… de l'eau chaude !!).
La montre est lancée, deux heures maximum selon les caractéristiques rencontrées. Mon travail commence, je m'élance vers l'amont. Au bout de 10m je pressent que le retour va être rude. Et oui tout n'est pas rose mais plutôt orange marron. Ahh l'argile, 20 à 30cm au fond, 10 à 15cm sur les banquettes et 2-3cm aux murs !!!!!
Sinon je profite de l'eau encore claire pour repérer équiper et faire de photos. L'équipement est très peut aisé car la diaclase serpente formant des cingles, de plus aucun requins ou point pour amarrer de façon sure le fil.
Partie noyée sous la croisée des galerie
Partie noyée amont
Partie noyée aval
Les difficultés arrivent, je me trouve devant une chatière moitié argile, moitié roche à une vingtaine de mètres de mon point de départ. J'essaie avec les blocs sur le dos mais 2x7l Dragër plus 98kg de barback ne passent pas. Le voile orange s'installe ! Bon pas grave DELPECH tu fais marche arrière, marche arrière… et t'es coincé gros c.. Le culot des bouteilles a franchis un renflement du plafond et il faut les inclinées vers le bas pour pouvoir repasser. Je manœuvre mais ne parviens pas à me dégager ainsi. Donc à grands coups de coudes dans l'argile je parviens à retourner mon bras droit pour attraper les bouteilles et je recule enfin. A ce moment précis je ne vous explique même pas la turbidité de l'eau, littéralement de la touille et plus si affinité. Bon après une minute de calme l'eau redevient acceptable, donc je décapelle et coince le fil dans les flexibles. Il y a des jours comme ça !
Les nœuds défaits, je passe l'étroiture et suis récompensé car le miroir apparaît (pour les non plongeur, la surface de l'eau apparaît comme un miroir). J'amarre le fil à une stalactite et teste la présence de CO2 avec un briquet. Puis je me mets en "sécurité" en cas de perte de connaissance et respire l'air post siphon. Après deux minutes tout va bien.
Sortie du siphon 1
Suite post siphon
Je poursuis donc l'exploration mais je laisse les blocs et le dévidoir sur place. L'espace entre l'eau et le plafond est de 20 à 40cm mais le passage est peu commode ! Ensuite, j'escalade une banquette d'argile mêlée de graviers et me laisse glisser de l'autre coté. Le réseau continu en voûte mouillante mais à ma gauche je remarque une chose noire un peu bizarre (un coup de pot car je rappelle que je suis à moitié aveugle sans mes lentilles !!). Je m'approche et me rends compte qu'il s'agit d'une "panouille" de maïs !? Elle est peut être arrivée ici par le biais d'un terrier d'animal ou par une doline située en surface?
--
-
-
Je repars chercher le matos et avance plus profondément dans le réseau. La voûte mouillante m'oblige à reprendre un détendeur, maintenant un ensemble de concrétions me fait face, un petit tour de fils et je continue. Le réseau siphone à nouveau et recommence à serpenter. Par contre je n'ai pas remis les blocs sur le dos, la wing agricole me permettant d'équilibrer le tout. Je déroule encore 20m de fils et le dévidoir de 72m est malheureusement vide au mauvais moment car le siphon s'agrandit brusquement sur ma gauche : 3.5m de large pour 2.5m de haut !
A contre cœur je coupe le fil, puis je fais une floque et passe un morceau de chambre à air pour fixer le tout.
Et vous savez quoi? En tirant sur le caoutchouc j'échappe le fil !!
Pas de panique tu vois rien et tu n'as plus le fil, et bien cherche gros c.. Tiens cela fait deux fois. Finalement je le retrouve 1.5m plus loin posé au fond. Je le fixe, pose un delta et repart dans le presque noir marron. Je repasse l'exondé et attaque la sortie du S1. Je repasse l'étroiture mais cette fois-ci dans le noir complet je précise puis j'arrive au niveau d'un cingle. Et là, moment de doute, aucun fil ne repart de l'amarrage ! Je refais glisser mes doigts le long du fil. Rien. Je cherche dans le vide plus loin. Rien non plus !?
Retour avec flash !
Bon pas de panique il ne peut être coupé, je décide de suivre le fil au niveau de l'anneau de chambre à air très méticuleusement et je finis les doigts dans l'argile. Je gratte et retrouve la suite sous 10cm de glaise (sous l'effet de la tension il est rentré dans l'argile d'une banquette). Bref 15m plus loin je fais surface après 1h15 et retrouve mes deux glaçons !
Petit récit rapide car j'ai froid et eux aussi. Nous nous orientons vers la sortie sans avoir conditionner le matos et dans un passage étroit et très rugueux la wing se perce. Bon un peut de travail pour la prochaine sortie.
Nous reconditionnons dans les kits le matériel et pas de bol je n'arrive plus à passer l'étroiture finale. Bon tempi, Damien me passe mon masque et je passe sous l'eau. Une fois dehors nous retrouvons le soleil et Voyou mon Fox terrier qui à réussit à défaire un nœud de chaise. Il est fort non !?
Pour finir nous nous changeons et nous faisons une visite chez le propriétaire pour lui montrer les photos et lui faire un compte rendu.
Merci à tous et à dans quinze jours pour la suite.
Thomas DELPECH (texte et photos, un vrai paparazzi des profondeurs)
UN LONG SIPHON
2 novembre 2007 (Bruno HARIELLE, Damien LAFFORGUE, Marc DELLUC, Nicolas ESCURAT, Thomas DELPECH)
Thomas DELPECH est revenu plonger dans la cavitée où il s'était arrêté sur un siphon qui semblait remonter. En fait, il n'en ait rien !!! Le beau miroir est apparut au bout de 100 m de fil environ. Une partie exondée avec du beau volume pour le secteur a été trouvée mais il y a du travail de désobstruction.
Le retour n'a pas été de la tarte pour Thomas. Il faut être sacrément motivé et expérimenté pour se farçir de tels siphons dans une touille si abominable... Il mérite cette première même si en tant que non plongeur, j'aimerai bien admirer tout ce qu'il a pu voir. Enfin, il ne nous fera pas trop baver. Les photos ne devraient pas tarder ainsi que son compte rendu.
Il faut aussi souligner l'aide de Damien LAFFORGUE, Marc DELLUC et Bruno HARIELLE sans qui la plongée n'aurait pas pu se faire. Moi, j'étais juste là en touriste (d'ailleurs, on le voit sur la 1ère photo avec les mains dans les poches) car je suis retourné à mon travail rapidement après...
A noter aussi qu'un petit feu a permis de réchauffer tout le monde à la fin de cette découverte. D'ailleurs, le propriétaire de l'entrée nous a rejoint pour prendre des nouvelles fraiches (tout en se réchauffant lui aussi).
Nicolas ESCURAT
Voici le récit et les photos du plongeur :
Le lavoir couvert qui abrite la fontaine du conte
Nous voici de nouveau réunis à la fontaine du conte afin de poursuivre notre quête aquatique! Cette fois, il y a du renfort et de l'ambition puisque nous pensons pouvoir ressortir dans de l'exondé après quelques mètres ?
L'équipe de chox de gauche à droite : Marc, Damien, Bruno, Nicolas et et moi-même planqué derrière l'objectif !
Le rituel de la mise en kit effectué, nous quittons Nicolas qui à son grand désespoir doit retourner au travail. La progression est plutôt aisée car dans la semaine Alban est venu effectuer un tir. Celui ci ayant supprimé la dernière étroiture.
Me voilà enfin prêts grâce à l'assistance de mes collaborateurs.
Marc au premier plan, puis Bruno
Une vérification globale du scaphandre et du matériel. Tout est ok. Cette fois, il est prévu une plongée de deux heures, mais aussi la sortie du reste de l'équipe car la dernière explo fut plutôt fraîche pour les assistants !
Je mets en marche l'appareil photo et me lance en terrain connu. Je mitraille tant que je peux avant que le côté obscur de la flotte ne l'emporte.
Juste avant le début du S1
-
Concrétionnement dans le S1, ici de petites draperies. Puis à droite, étroiture avant la sortie du S1 (60cm de haut).
Je passe sans encombre le S1 et me décarcasse pour transférer le matériel dans l'exondé.
Premier incident, une banquette cède sous mon poids et je bois une bonne tasse et de plus je me blesse légèrement la main droite.
Me voici devant le S2 que je connaît sur 25m, d'après mes observations précédentes le siphon devrait rapidement remonter...
Terminus de la première expédition (2.5m de large et 2m de haut)
Mais comment prévoir l'inconnu ? Bon, on ne sait jamais je me suis munis de 100m de fil au cas ou.
Je parcours rapidement les 25 premiers mètres, je raboute le dévidoir sur le terminus du fils. J'oublie pas les copains dehors, deux trois photos et en avant pour l'inconnu qui devrait être théoriquement court ! Cela fait 60m que je progresse dans cet univers magique ponctuant ma progression de flashs et d'avalanches d'argile. Le spectacle est grandiose une section relativement confortable, des centaines de concrétions du sol au plafond, une portion rectiligne de 25m avec 25m de visibilité, bref que du bonheur.
J'arrive dans une partie plus en forme de laminoir dont le sol est couvert devinez de quoi et le plafond vêtu de fistules, admirable travail de la nature. Je sorts quelques mètres plus loin dans une cloche au détour d'un cingle. Le passage est délicat car de grosses stalagmites obstruent de moitié le conduit. Le point sur la conso et j'abandonne cette alcôve de calcaire. Je déroule, je déroule et n'aperçois toujours pas la sortie, le dévidoir se vide à vue d'œil, put… c'est trop bête, je ne sortirais pas encore ce coup ci !!! Et puis le réseau tourne sur la gauche. 90m s'affichent au compteur, une montagne d'argile devant moi, je la contourne par un chenal étroit en passant à l'égyptienne. Enfin une salle s'offre à moi, il était temps car il ne restait plus que 5m de fil ! La joie doit se lire sur mon visage mais je reviens vite à la réalité et commence à mentaliser le retour de 170m dans la touille totale.
Bon, je pose le matériel et me déséquipe, le reportage commence. Premièrement la salle fait 1 à 1.2m de haut et de 4 à 10m de large sur 10m. Je me hisse tel un proté échoué sur le bord argileux et découvre une trémie de blocs soudés entre eux par le temps. A travers ceux-ci je distingue une suite possible mais un sérieux régime est à prévoir ! Bon je redescend dans le lit du ruisseau et me dirige vers l'amont. Un ancien planché stalagmitique suspendu au ras de l'eau créé une voûte mouillante. Je décide de crier pour voir si l'écho me répond ? Oui, il y a du vide et du volume juste derrière. Je décide de tenter le passage en apnée ayant un peut la fainéantise de porter le matériel ! Un, deux, deux et demi, trois et me voilà 3m plus loin dans une autre salle de 4m² au pied d'une cheminée ! Super, mais là je ne tente pas le diable et reste sagement au sol car je suis couvert de glaise. Mais, je vois sur 6 à 8m en hauteur.
Bien, je vais voir la suite, pas de chance le passage et relativement étroit, un gros éboulis bloque le passage en exondé et un dépôt d'argile de 40cm obstrue partiellement le noyé ! Avec du temps et une bonne pelle US le franchissement deviendrait possible. Je sonde avec les pieds en avant mais il n'y a pas de poche d'air intermédiaire, je creuse un peut à la main et pense d'un coup au retour !!! Et oui abruti, tout ce que tu lèves va suivre le chemin du retour. Résolu je repars au matériel, prends l'appareil photo et officie pour mes collègues. Je repasse une nouvelle fois la voûte très mouillante et me prépare pour le retour.
Avant de partir je me filme et explique la configuration de la pièce et en plaisantant je dis « si je ne ressorts pas une bise à ma mère et à mon fox ». Je replonge, dans ce bain d'argile comptant les dizaines de mètres et baissant la tête de peur de me cogner. Par malheur et je m'en excuse pour les générations futures, il manque quelques fistules au plafond, car ne voyant pas ou j'allais il fut difficile d'anticiper ce passage. C'est long mais le moral est intact.
Ca y est, je butte sur quelque chose, j'analyse... des concrétions ? Je comprends en une fraction de seconde où je suis, je suis à 2m de la cloche, marche arrière et je sorts à l'air semi libre. Une petite pose et je repars, long, très long et la délivrance lorsque j'arrive à la jonction des fils ! Je sais ou je suis et la « maison » est proche. Je sorts dans l'exondé du S1 et refranchis celui-ci.
A l'arrivée personne, je pose les blocs et ressorts comme convenu après 2h15. Il fait nuit noire, l'odeur de l'humus, les étoiles qui brillent, quel bonheur ! Tout le monde accoure alors, « alors viens au chaud près du feu nous raconter ». A ça réchauffe le corps et le cœur cette flambée champêtre. Un bilan rapide est dressé, mais il est temps pour Bruno, Damien et Marc de ré-enfiler les combinaisons mouillées par des températures proches de zéro voir moins !
Merci, merci les gars d'aller courageusement chercher mon matos car moi je suis rincé ! Je parts me changer et rejoins Nicolas resté auprès du feu. Les théories et les explications vont bon train. Puis le propriétaire vient gentiment aux nouvelles. Trente minutes plus tard, la dream team ressorts avec les kits, rapidement ils vont se changer et à mon grand regret personne n'a le temps pour aller ensemble casser la croûte. Les copines, femmes et autres rendez vous n'attendant pas. Nous éteignons le feu et par là, nous clôturons la séance.
Merci encore une fois à l'équipe et à tous les acteurs de cette aventure qui je l'espère n'est pas finie.
Thomas DELPECH
Départ de 25m de galerie rectiligne !
Magnifique champ de fistuleuses immergées, mais on distingue le miroir au dessus (un espace de 1 à 2cm d'air)
Voici la dune d'argile qui c'est effondrée à mon passage juste avant une autre étroiture !
Puis sortie du S2 alignant 125m, pas mal pour la région !
En face passage bas menant à une trémie. A noter l'onctuosité de l'argile. Il paraît que c'est bon pour la peau. Hou pinaise !
Cheminée active remontante sur à peux près 6 à 8m et faisant 50cm de large dans la deuxième salle post S2.
A revoir pour une possible escalade.
Salle d'arrivée du S2
Sol lavé sous la cheminée remontante
Vue à gauche de la salle d'arrivée
Nature morte et un peu de pub pour les équipementiers. Qui sait, peut être des futurs sponsors !!!!
Concrétion dans une cloche intermédiaire du S2
Coloscopie... heuu pardon, boyau concrétionné dans une cloche intermédiaire du S2
Vous pouvez aussi retrouver ce même compte rendu de Thomas DELPECH dans ce fichier au format .pdf
(il a même fait un croquis d'exploration)